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L'écuelle au Moyen-âge
Dictionnaire du Moyen-âge
Par
Eugène Viollet-le-Duc
s. f. (escuele). Plat profond, avec rebord ou oreilles, dans lequel on servait un mets pour une ou deux personnes.
L'écuelle a précédé l'assiette. On mangeait habituellement, pendant les repas, deux personnes dans la même écuelle avant le XVe siècle. « II y eust jusques à huyt cent chevaliers séans à table, et si n'y eust celuy qui n'eust une dame et une pucelle à son costé ou à son escuelle (1). »
L'écuelle était faite de bois, de terre cuite vernissée, d'étain, de cuivre ou d'argent. On apportait le repas d'une personne seule, d'un prisonnier, dans une écuelle :
« C'une petite fenestrele
« Où on mettoit une escuele
« Quant on lui donnoit à mangier
« Adès quand on avoit mestier (2). »
Voici une écuelle de cuivre (laiton) qui date de la fin du XIVe siècle, et qui ressemble fort à ce qu'on appelle aujourd'hui une gamelle (fig. 1) (3). Elle est munie d'un rebord simplement gravé de deux cercles concentriques. Ce vase était probablement destiné à aller sur le feu, et paraît avoir été étamé.
Figure 1
L'écuelle d'étain à oreilles est encore en usage dans les campagnes de l'Est. La figure 2 montre une de ces écuelles (4), qui appartient également à la fin du XIVe siècle. Ces oreilles étaient souvent délicatement travaillées, ou plutôt fondues en étain sur de bons modèles. Il n'en coûtait pas davantage. Nous donnons (fig. 3) une de ces oreilles portant une tête en plat relief, d'un excellent style, et qui semble appartenir au XIVe siècle (5).
Figure 3
Figure 3
- Perceforest.
- Roman du Saint-Graal. XIIIe siècle.
- Musée des fouilles du château de Pierrefonds
- Idem
- Cabinet de l’auteur
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