Le Cercle Médiéval


Les Burgondes.

Château de Mammershus, Danemark

Originaires de l'île danoise de Bornholm (ici, château de Mammershus),
les Burgondes fonderont deux royaumes, l'un sur le Rhin, et l'autre à l'est de la Gaule.

Classés parmi les Germains orientaux, les Burgondes proviendraient d'une île danoise appelée Bornholm. Ils auraient ensuite migré dans la vallée de la Warta, qui s'écoule dans l'actuelle Pologne. Le nom prendrait son origine dans bhrghus voulant dire « grand, haut, fort ». Les Burgondes seraient ainsi le peuple du « haut pays ». Les fouilles archéologiques ont montré qu'ils étaient intégrés à la civilisation de Wielbark dans le nord de la Pologne. Cette civilisation est caractérisée par des céramiques montées sans tour - elles se différencient ainsi des poteries romaines fabriquées avec tour -, des pots assez simples, hauts, ventrus et à larges ouvertures. L'économie était basée sur l'élevage et l'agriculture. On a ainsi découvert des traces de labourage croisé sur un sol ancien et conservé sous un tumulus. La moitié du cheptel comprenait des bœufs. Les chèvres et les moutons constituaient un quart de l'élevage. Les porcs étaient aussi présents ainsi que les chevaux, mais ces derniers étaient peu nombreux.

Sigismond, roi des Burgondes de 516 à 523.

Roi des Burgondes de 516 à 523, Sigismond qui se convertit au christianisme
sera canonisé. Détail d'une fresque, fin XVe s., dans une église de Pavie.

Après deux siècles et demi de présence, ils quittent les bords de la rivière pour s'installer entre le Main et le Danube. Soit dans l'actuelle Allemagne. Le peuple, polythéiste et divisé en plusieurs clans très larges dont chacun avait à sa tête une sorte de roi, prend à nouveau de la puissance. Vers 373, certains textes font état de 80000 Burgondes. Les témoins archéologiques de ce premier royaume sont assez clairsemés. Proches du peuple Alaman, il est difficile de les différencier. À Trêves cependant, une pierre tombale proclame qu'Hariulf était de la « lignée royale des Burgondes ». Dans la banlieue de Francfort à Kahl am Main précisément, des fouilles ont mis au jour les vestiges de 11 petites maisons et un cimetière germanique. La population semblait être dans une période de transition puisque les objets retrouvés possèdent des caractéristiques proches des Burgondes de la moitié du Ve siècle. Les écrits mentionnent une solide réputation pour l'artisanat du bois. L'étude des inhumations montre que les femmes tenaient leur tunique fermée par deux fibules à tête triangulaire et d'autres modèles à ressort. Elles utilisaient des peignes de forme caractéristique et à dos arqué.

En 406, les Burgondes sont les voisins directs de l'Empire romain. Ils ont alors conquis les territoires de la vallée du Main tenus jusqu'alors par les Alamans.

Sidoine Apollinaire décrit les Burgondes (Carmina, X. 460)

Pourquoi me demandes-tu de composer (...) un poème (...) quand je vis au milieu de hordes chevelues, que j'ai à supporter leur langage germanique et à louer incontinent, malgré mon humeur noire, les chansons du Burgonde gavé, qui s'enduit les cheveux de beurre rance? (...) Heureux tes yeux et tes oreilles, heureux aussi ton nez, toi qui n'as pas à subir l'odeur de l'ail ou de l'oignon infect que renvoient dès le petit matin dix préparations culinaires, toi qui n'es pas assailli, avant même le lever du jour, comme si tu étais leur vieux grand-père ou le mari de leur nourrice, par une foule de Géants si nombreux et si grands qu'à peine les contiendrait la cuisine d'Alcinoüs (...)»

Traduction d'André Loye. Poèmes, Belles Lettres, tome I, 1960.




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