Le Cercle Médiéval


Demoiselle à atourner

Par Eugène Viollet-le-Duc

s. f. Cet objet était à la fois un meuble et un ustensile. C'était un porte-miroir, fait de bois ou de métal (voire d'argent), tournant sur un pied, et auquel les dames pouvaient suspendre des coiffures, de menus objets de toilette. — « Une damoiselle d'argent en iiij pièces, pesant vij mars x esterlins...(1). » — « Ledit maistre Girart d'Orliens, paintre, pour la façon de iiij damoiselles de fust, nettement ouvrées et paintes, à bon or bruni, à tenir les miroirs desdictes dames, à cause de leur dict atour, iij écus la pièce (2). » Le nom de damoiselles avait été donné à ces meubles de toilette, parce qu'ils se composaient de deux bras, d'un pied avec guéridon, et d'une tête sur laquelle on apprêtait la coiffure. Un des bras portait le miroir, l'autre des épingles, et sur le guéridon étaient posés les peignes, cosmétiques et affiquets de coiffure. Les ornements de tête pour les femmes, pendant la période comprise entre les XII et XVe siècles, étaient fort compliqués et depuis le milieu du XIVe siècle notamment, jusque vers le milieu du XV, les coiffures des dames nobles exigeaient des soins infinis et un temps très-long pour être convenablement posées ; il était naturel d'avoir, à cet effet, dans les garde-robes, des meubles et ustensiles spéciaux. La figure 1 présente la disposition de ces objets et leur usage.

Disposition et usage de la demoiselle à atourner

Fig. 1

  1. Invent, de la royne Clémence, 1328.
  2. Comptes royaux, 1353.



Retour à la liste des articles
Retour à la page d'accueil