s. m. Coussin carré ; tabouret pour poser les pieds et aussi pour s'asseoir. La variété des petits meubles servant de sièges ou annexés aux grands sièges est innombrable, pendant le moyen âge, comme forme et dimension. On s'asseyait fréquemment à terre sur des tapis, sur des coussins ; des carreaux, pour se livrer au plaisir de la conversation, et même pendant certaines séances solennelles. Les faudesteuils, les trônes, les chaires étaient toujours accompagnés d'un carreau en bois recouvert d'étoffe, ou simplement en étoffe, sur lequel la personne assise posait les pieds. Ces carreaux étaient sur pieds (fig. 1 à gauche) ou pleins (fig. 2 à droite), en bois sculpté, en marqueterie, plats ou rembourrés de laine ou de plume. On en plaçait près des lits ; ceux-ci étaient généralement très-larges et servaient de marchepied.
Les inventaires des XIV et XVe siècles font souvent mention de carreaux. « Pour la façon de 15 quarriaus de duvet pour 2 chambres... ...Pour pièce et demie de samit vert baillé audit Thomas pour couvrir les 6 petis quarreaux de ladite chambre (du roi), les deux grans quarreaux de l'oratoire... ... Pour une pièce et demie de cendal de grainne, et une pièce de toille vermeille, baillées audit Thomas pour recouvrir 3 grans carreaux, apportés de par devers Monseigneur le Dauphin le VIIe jour de février CCCLI, pour recouvrir, c'est assavoir les deux de son oratoire, et un autre pour les nappes..." Ces derniers carreaux ne sont, à proprement parler, que des coussins d'étoffe et n'étaient pas montés sur châssis de bois ; car, à dater du XIVe siècle, on paraît avoir abandonné les carreaux sur pieds ou sur cadre pour les sacs d'étoffe rembourrés de laine ou de plume. Ces derniers carreaux se posaient sur les meubles, bancs, formes, chaires, escabeaux, lits, par terre, sur les nattes et les tapis, dans les litières et les chariots de voyage.