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Le Cercle Médiéval en police de caractère adaptée

Les légendes d'Ourthe-Amblève

Les quatre fils Aymon

Chapitre XIX

COMMENT CHARLEMAGNE ENVOYA PENDRE RICHARD, ET COMMENT REGNAUT VINT A SON SECOURS ET LE DELIVRA; APRES CELA IL PENDIT RIPUS.

Charlemagne appela Ripus et lui dit :
— Si vous voulez pendre Richard, je vous ferai mon chambellan.
— Je le veux bien, dit Ripus, car Regnaut a tué mon oncle au gué de Balençon.
— Vous ferez bien d'en tirer vengeance, lui dit Oger. Ripus dit au roi :
— Promettez-moi qu'aucun des douze pairs de France ne m'en saura mauvais gré.

Le roi le fit promettre à tous ses barons. Ripus alla s'armer et revint vers le roi, qui lui dit de conduire avec lui mille chevaliers pour se défendre au cas où Regnaut voudrait délivrer Richard. On lui livra Richard et il lui passa la corde au cou comme à un larron. Il le fit passer devant la tente de Charlemagne, qui fut bien satisfait.

Ripus étant arrivé à Montfaucon, dit à Richard :
— C'est ici le lieu où je vengerai la mort de Foulques de Morillon.

Richard dit à Ripus pour l'amuser un peu :
— Si vous voulez me délivrer, je vous donnerai deux cents marcs d'or.
— Je n'en ferai rien, répondit Ripus.
— Ayez donc pitié de mon âme et faites venir un prêtre pour me confesser.

Le prêtre vint et Richard fut très long à se confesser pour attendre si on viendrait le secourir. Voyant que l'on ne venait point, il demanda l'absolution au prêtre qui la lui donna en pleurant. Ripus voyant qu'il était confessé, se préparait à le faire mourir. Mais Richard lui dit :
— Je vous prie de me laisser dire une prière que j'ai apprise dans mon enfance.

Ripus le lui accorda, et Richard commença ainsi :
— Dieu tout-puissant, Vous, qui par votre bonté divine, créâtes le soleil et la lune, la terre et les quatre éléments, formâtes l'homme à votre image, le mîtes dans votre paradis, où Vous les fîtes jouir de tous les fruits, excepté du fruit défendu ; mais parce qu'ils furent désobéissants, furent chassés et souffrirent bien des maux. Seigneur, qui par Votre bonté divine, avez eu pitié de l'humaine nature et délivré Noé du déluge, qui avez retiré Jonas du ventre de la baleine ; qui prîtes chair humaine, et souffrîtes la mort et passion pour nous racheter ; daignez en ce jour me délivrer du danger auquel je me vois exposé.

Ensuite, accablé de douleur, il dit à Ripus de disposer de lui à sa volonté.




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