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Les objets enfouis

Les cloches englouties

Sites et récits

Le thème légendaire des cloches englouties, parfois combiné avec celui des trésors cachés, est très répandu à travers toute l'Ardenne. Il s'agit en général de cloches qui, pour échapper au pillage lors d'une invasion ou d'une occupation militaire (notamment lors de la Révolution française), ont été précipitamment dissimulées dans une fontaine, un marais ou un puits. D'après la croyance, ces cloches, du fond de leur cachette, sonnaient à certaines époques de l'année (Noël, Toussaint...). Pourtant, ces superstitions n'ont aucune réalité historique et, malgré des recherches, la plupart de ces cloches sont restées introuvables. En fait, ces légendes font souvent allusion à des sites cultuels et à des habitats antiques disparus, dont la mémoire collective a gardé un souvenir ténu et déformé.

Les Cloches de Saint-Martin

A l'extrémité orientale de la commune de Tavigny, une haute colline boisée (altitude avoisinant les cinq cents mètres) domine toute la région. C'est le Mont Saint-Martin. Une vénérable église, dédiée au premier évangélisateur des Gaules, s'élevait jadis sur ce sommet. De 1964 à 1967, auprès de trois hêtres robustes et séculaires, un groupe de fouilleurs mit au jour les substructions de l'antique sanctuaire et de son cimetière. Remontant au haut Moyen Age, le temple chrétien avait été édifié sur les ruines d'un fanum gallo-romain.

Dans cette clairière cernée par des bois sombres de conifères, la tradition orale situe un village disparu du nom de Saint-Martin. Ses habitants vivaient paisibles et heureux à l'ombre de leur vieux clocher lorsque des bruits de guerre jetèrent l'alarme dans le pays. Le curé de Saint-Martin, voulant soustraire ses belles cloches à la rapacité de l'ennemi, les descendit de la tour et les transporta jusqu'au Pré des Dames (lieu-dit tout proche en direction de Limerlé) où il les immergea dans une fontaine insondable.

Bientôt, les hordes ennemies firent irruption dans Saint-Martin et, malgré les supplications des villageois, tout fut saccage, brûlé, détruit. Puis, dans un bain de sang, hommes, femmes et enfants furent passés au fil de l'épée. Seules les cloches ont échappé à l'envahisseur, et, chaque année, le jour de la Toussaint, à minuit, elles sonnent à toute volée au fond de leur cache afin que, dans leurs prières, les âmes charitables n'oublient pas les malheureux trépassés de Saint-Martin.

Les Puits du Gros Bois

D'après une légende locale, ce puits situé en plein bois, entre Porcheresse et Daverdisse, renfermerait de vieilles cloches qui, certaines nuits d'hiver, tintent lugubrement sous le couvert embrumé de la forêt. Cette construction en maçonnerie grossière, dont la profondeur est évaluée à onze mètres, serait le seul vestige d'un monastère, ou plus vraisemblablement d'un ermitage, depuis longtemps disparu. On raconte encore à propos de ce puits que le trésor de Guillaume de la Marck, dit le «Sanglier des Ardennes», y serait enfoui.

A quelques centaines de mètres de là, en lisière, la route de Porcheresse à Daverdisse recouvre un chemin historique très ancien connu dans les archives sous le nom de Vieux et droit chemin de Liège à Sedan. Malheureusement, la présence de cette voie ne jette aucune lumière sur l'origine du puits ni sur les cloches qu'il est censé renfermer. Pourquoi celles-ci sonnent-elles certaines nuits? Attendons de les écouter. La réponse est peut-être dans le vent cinglant de l'hiver...

Les Cloches de Bethomont

Entre Dochamps et Lamorménil, sur la colline de Bethomont, s'élevait jadis un village (ou un château) aujourd'hui disparu. Fossés et murailles indiquent son emplacement. Anéanti en 1612 par les «Sarrasins» (Pour le populaire ce nom s'applique à tous ceux qui ne sont pas des chrétiens : les païens, les musulmans, les huguenots.), ce bourg ne se releva jamais de ses ruines.

Depuis cette époque, la vallée en dessous de Bethomont est hantée. Une nuit, le curé de Dochamps, accompagné de son sacristain, fut appelé à Lamorménil au chevet d'un moribond. Sur le chemin du retour, les deux hommes aperçurent parmi les rochers des spectres assis autour d'une table de pierre. Des flammes les entouraient et montaient jusqu'au faîte des arbres sans les consumer. Les revenants faisaient entendre des clameurs retentissantes.

On raconte aussi que, plusieurs fois l'an, un brasier aux lueurs phosphorescentes s'allumait sur la colline de Bethomont sans que personne n'en connaisse l'origine. A l'emplacement du village disparu se trouve un puits très profond, dans lequel les gens du pays croient entendre des sons de cloches, particulièrement le 24 juin, jour de la Saint-Jean. D'après eux, un trésor gît encore au fond du puits.



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